Profite !
Le lave-vaisselle lancé, passons aux choses sérieuses : la sieste ! Alors direction canapé: petit rituel habituellement réservé au dimanche… mais quel luxe de s’autoriser une sieste en semaine et pour le coup, c’est un luxe que je ne me refuse pas car je ne peux pas dire que j’ai bien dormi pendant ma 1ère nuit en tant que chômeuse… non, ce n’est pas exact, je ne suis pas encore chômeuse : je suis en préavis payé non effectué durant un mois ! Un mois où je pourrais faire comme si de rien n’était et profiter : d’ailleurs, cela a été les premières réactions de mon entourage en apprenant la nouvelle et j'y décelai comme de l'envie : Profite !
« Tu vas pouvoir profiter de tes enfants, de ta famille ; y a que cela de vrai…C’est bientôt les vacances, profite des ces mois pour te détendre et être d’attaque pour la rentrée ! De toute façon, ce n’est pas pendant l’été qu’il va se passer quelque chose… c’est mort l’emploi à cette période…t’as raison d’en profiter pour réfléchir à faire autre chose….. ».
Mais ce n’est pas dans ma nature et je sais que je vais trouver rapidement une tonne de choses à faire en plus de chercher du travail surtout en cette fin d’année scolaire, période toujours bien remplie pour une maman de 3 enfants. Alors, pas de doute que les vacances vont arriver vite ! D’ici là, j’espère avoir avancé, trouvé les réponses à mes questions car si je vais éviter de trop penser la journée, je sais que la nuit, tout refait surface et le plafond de ma chambre risque d’être rempli d’un tas de points d’interrogation ! De belles nuits en perspective…
Comme je ne sais pas faire de sieste flash et que chez moi, une sieste dure au minimum 1 heure, à mon réveil, il est quasiment l’heure d’amener mon fils à son cours de natation à 16h : pour une fois, je vais non seulement l’amener à son cours mais je vais aussi rester le regarder. Ce n’est pas que je n’ai rien à faire mais j’ai le temps et à voir sa mine réjouie, je réalise que pour lui, cette petite heure que je lui accorde est comme un cadeau ! Il est ravi de me montrer comment il a progressé et comment il nage vite en crawl…ma grande fille décide de se joindre à nous ; ce sera l’occasion de passer un peu de temps rien que toutes les 2. C’est donc derrière une vitre, chacune assises dans nos fauteuils que nous observons mon garçon évoluer dans le bassin. Ma fille va à un anniversaire samedi et elle me raconte ce qu’elle a acheté pour sa copine. Elle est en 4ième mais à ce moment-là, elle est bien une petite fille, ma petite fille, en train de décorer un verre en plastique transparent avec des licornes adhésives de toutes les couleurs : c’est le cadeau qu’elle offrira à sa copine. Je ne sais pas pourquoi mais cela me rassure de voir ma fille s’extasier devant des petites licornes de couleur…enfin, si je sais pourquoi : j’ai souvent l’impression que les jeunes d’aujourd’hui ne s’émerveillent plus pour grand chose, que tout est banalisé ! Mais j’observe ma fille coller ces licornes sur le verre comme quand elle avait 2 ans et qu’elle collait des gommettes de couleur… c’est touchant ! Pendant ce temps-là, mon garçon nage, fait des allers-retours et régulièrement, il lève la tête pour s’assurer que nous le regardons bien avec un sourire jusqu’aux oreilles, tellement il est content d’avoir ses spectatrices attitrées dans les tribunes. Ma fille va s’acheter une canette au distributeur et là, c’est une adolescente, ma grande fille, que j’observe. Elle a soif mais n’a plus besoin de maman… avec son argent, elle peut s’offrir sa canette ; elle semble si heureuse de ce début d’indépendance que je la laisse dépenser son argent alors qu’au fond de moi, ma remarque était tout prête à sortir : « tu boiras à la maison, le cours de ton frère est bientôt fini ! ». Sa boisson semble bien meilleure que d’habitude ; et oui, ma fille, tu verras que tu apprécieras à sa juste valeur toutes les choses que tu t’offriras car tu en connaîtras la valeur. De retour à la maison, mon mari propose de faire un barbecue ; il fait bon, nous sommes en famille, un avant-goût des vacances alors, oui pourquoi pas un barbecue ? C’est l’avantage d’un congélateur, il y a toujours des saucisses pour un bon barbecue ! Une petite salade de tomates préparée avec ma cadette qui adore cuisiner et le tour est joué ! La soirée se termine sur la terrasse avec le soleil qui nous offre une douce lumière orangée pour clôturer cette belle journée en famille… si le chômage ressemble à ça, dans cette insouciance, alors finalement je m’amuse à prier pour qu’il dure, qu’il dure….que le temps s’arrête, que mes enfants arrêtent de grandir mais je sais que c’est vain, que la vie file… qu’il y a peu de place pour l’insouciance ! Pourtant, à cet instant précis, je me prête au jeu d’y croire, de juste « être » et de profiter !